Coproduction de savoirs dans des territoires autoproduits
Intervention dans la séance « Médiation paysagère et coproduction de savoirs : redéfinir les interactions humaines dans des territoires en transformations » du cycle de séminaires et d’ateliers de recherche 2023-2024 intitulé « Révéler des territoires. Exploration et production de savoirs », le 6 juin 2024.
Le cycle de séminaires organisé par l’ENSAPLV vise à encourager le dialogue inter-laboratoires et à approfondir les discussions sur les méthodes, les théories et les approches qui sous-tendent la recherche en architecture, urbanisme et paysage. Pour cette nouvelle édition, ces rencontres accueilleront et exploreront les différentes dimensions du thème « Révéler des territoires. Exploration et production de savoirs » à travers des axes de réflexion variés : l’invisibilisation d’un territoire, territoires et mémoires, territoires et milieux, territoires rêvés ou imaginés, territoires et échanges, territoires en transition, territoires du numérique, entre autres.
À partir de l’épreuve du terrain, la question qui se pose dans cette communication est celle de la légitimité et des modalités de la production des savoirs au sein des territoires autoproduits. Il s’agit d’explorer cet aspect d’un travail de thèse, qui s’inscrit dans la continuité d’une large production scientifique qui porte sur les territoires marginalisés dans le monde entier (Mangin 1967 ; Turner 1969 ; Talton 1969 ; Bolivar 1987 ; Rosas 2004 ; Martin 2007). Suivant les remarques de certains chercheurs sur la valeur des échanges entre des chercheurs et des habitants de ces territoires (Bolivar 2007), nous souhaitons justement interroger la forme que prend une démarche d’enquête intéressée par les savoirs des acteurs locaux. L’hypothèse de départ soutient que par le passé, de nombreux chercheurs ont privilégié une approche que l’on peut désigner d’extractivisme épistémologique (Castro-Gómez et Grosfoguel 2007) et de ce fait, n’ont guère participé à l’enrichissement des savoirs situés (Haraway 1988). Ces derniers semblent s’accorder à maintenir un principe de distance de l’objet de recherche et de neutralité axiologique (Weber, 1917), le tout pour éviter la « contamination » de l’échantillon et de la situation.
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