Le double contexte d’évolution très rapide des conditions de conception, de fabrication et d’organisation de la fabrication de la ville (Biau, Tapie, 2009 ; Biau, 2020) et de la nécessité de construire dans une perspective de transition écologique semble particulièrement favorable au développement de la filière bois-construction. Organisée autour d’une ressource naturelle, renouvelable et a priori neutre en carbone (Berthier, 2017), cette filière industrielle a fait l’objet au cours de ces dernières années d’une phase d’accélération notable. Accompagnées d’un fort effet de lobbying, diverses politiques incitatives déclinent ainsi, à l’échelle européenne, nationale et locale, de nombreux plans d’actions encourageant l’emploi du matériau dans les bâtiments, dirigés aujourd’hui vers des maîtrises d’ouvrage et des entreprises à fort rayon d’action (aménageurs, grands groupes immobiliers, majors du BTP, etc.).

À travers un financement Cifre, nous étudions, au sein de l’agence d’architecture CALQ, le
positionnement des architectes dans la recomposition des jeux d’acteurs autour de ce marché médiatisé. Quel sont leur rôles, et les attentes dont ils font l’objet, au sein de l’organisation de la filière bois-construction ? Et quelles coopérations et limites rencontrent-ils avec l’ensemble des acteurs de cette filière ? Après avoir rappelé le programme de recherche de la thèse, les terrains à explorer et leur articulation, cette communication se concentrera sur une exploration en cours.

Un de nos premiers travaux consiste en effet à identifier la nature des acteurs de la filière bois-construction et leur évolution à travers l’analyse d’un événement annuel, le Forum Bois Construction. L’analyse d’un corpus de documents (programmes, listes de membres, conférences…) exploité de manière quantitative et qualitative permettra de définir une cartographie des acteurs et de commencer à mesurer la place donnée aux architectes et aux concepteurs au sein de ce périmètre.