Aujourd’hui, des associations mettent en œuvre des actions qui allient la pédagogie de la création et la participation démocratique. Porteurs de valeurs proches de l’éducation populaire, les fondateurs de ces structures ont souvent des parcours de militants et d’activistes. Ils interviennent sur de petites échelles permettant une maîtrise plus importante des habitants sur le projet dans le cadre d’actions engageant peu de moyens.

Ces pratiques émergent dans le processus de socialisation qui accompagne le champ de l’architecture depuis les années 1960. L’arrivée des sciences sociales dans les Écoles d’architecture a participé à porter un nouveau regard sur la question des usages. Le domaine de la programmation architecturale a, par exemple, permis de formaliser des méthodes pour construire les cahiers des charges qui prennent en compte les usages de façon plus importante (Mercier & Zetlaoui-Leger 2009). Au fil du temps, sont apparus de nouveaux termes dans le langage des professionnels, comme la notion de “maîtrise d’usage”, qui parlent de l’intérêt pour l’habitant et son rôle dans le processus de fabrication de l’architecture. La question s’est alors posée aux architectes de savoir si les habitants sont en capacité d’appréhender la forme et la création. C’est pour y répondre que des architectes ont développé des expérimentations à caractère participatif et pédagogique.