Œuvre et service dans le travail d’architecture

In Hubault (F.) La relation de service - opportunités et questions nouvelles pour l’ergonomie, Octarès, Toulouse, 2002, pp. 127-135.

Cet ouvrage reprend les actes du séminaire Paris I qui s’est tenu du 14 au 18 mai 2001. L’ouvrage précise le contenu de la notion de " relation de service ", ce qu’il introduit comme spécifications nouvelles et sous quels angles (économiques, sociaux, psychologiques, ergonomiques), les questions qu’il pose à l’intervention ergonomique, les opportunités qu’il ouvre aux ergonomes de se positionner " autrement " dans les débats stratégiques des organisations.

Dans le travail communément dit "industriel", l’opération élémentaire de travail est la contrainte par laquelle les entreprises cherchent à minimiser le "temps passé" dans les tâches directement productives. Dans les activités dites de "relation de service", l’efficacité se joue de plus en plus dans les temps connexes de préparation, régulation, capitalisation, de sorte que le management de l’efficacité technique ou économique, pour ne pas être débordé, fait appel de plus en plus à la mobilisation subjective. Tout comme il y a un temps nécessaire pour faire face à l’événement (on peut dire que l’ergonomie est pour ainsi dire "née" de son objectivation), il faut du temps pour être à même de construire la relation avec l’autre. L’action ne se déroule pas, ne se mesure pas, ou plus seulement, au temps qui passe, mais au temps qui agit !
Cette "fabrication de la qualité" pose des questions liées à la difficulté de la reconnaître, de l’évaluer. Le risque concerne donc tout autant les atteintes possibles à la santé par la densification des exigences du travail, mais aussi la recherche de l’efficacité même du travail.
Ce qui est en jeu, c’est de mieux définir le rapport entre l’implication de l’homme dans le travail et l’implication du travail dans la performance. De fait, de la stratégie d’économie en main d’œuvre " logique taylorienne " à la stratégie d’économie par la main d’œuvre " logique de concurrence hors-prix ", l’enjeu est que dans ce passage, la soudaine considération de la " ressource humaine " ne se paye pas au prix de l’épuisement des personnes.

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