La question de la représentation de la ville et du projet urbain a fait ces dernières années l’objet de nombreuses recherches. Les années 1970 ont vu se développer une critique radicale des techniques de visualisation, largement associée à celle d’un urbanisme d’État et ses pratiques technocratiques. Depuis, avec la démocratisation des procédures et la décentralisation administrative, l’essor d’une nouvelle demande a conduit chercheurs et praticiens à s’intéresser de plus près à l’analyse des systèmes de représentation, pour en évaluer notamment l’efficacité dans le cadre des pratiques locales de concertation et de négociation (Lussault, 1995 ; Benaïssa et Poussin, 1999 ; Söderström, 2000). C’est dans la lignée de ces travaux que nous avons décidé d’étudier la place des images spatiales dans le fonctionnement des "collectifs d’énoncation". Nous empruntons cette notion à Jean-Yves Toussaint (1995) pour désigner des groupes de discussion traitant de la forme et de la réalisation de l’espace, auxquels participent des acteurs d’origines diverses, concepteurs y compris.