21-23/05/25 – Journées d’étude sur la recherche embarquée

Depuis quatre ans, le mois de mai annonce le retour du rdv du groupe de contact franco-belge « Architecture et Sciences sociales ». Cette année, le LET était l’hôte de ces rencontres. Le sujet de discussion portait sur la recherche embarquée dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme.

Le groupe de contact « Architecture et Sciences sociales », soutenu par le FNRS, réunit du côté belge, des chercheurs de Louvain, Liège et Bruxelles et du côté français, des chercheurs de Bordeaux et de Paris-La Villette. Ses membres se retrouvent tous les ans pour s’interroger sur les façons actuelles d’articuler ces deux disciplines. Pendant trois jours, du 21 au 23 mai 2025, une quinzaine de doctorant.es et de chercheur.es impliqué.es dans des recherches dites « embarquées » ont ainsi partagé leurs expériences, leurs protocoles, les montages de leurs enquêtes, leurs difficultés aussi avec une quarantaine de sociologues, anthropologues, philosophes... - architectes de formation ou non. Il a ainsi été question, entre autres, d’un chercheur se retrouvant à donner des conseils d’électricité, comme pour participer à la réparation des liens avec des habitants se sentant abandonnés (« Une recherche-action dans un quartier populaire autoconstruit », Éric Chauvier) ; de dispositifs climatiques bien plus politiques qu’imaginés (« Enquêter sur la fragilité matérielle des équipements techniques des bâtiments à haute performance énergétique », Sarah Amighetti) ou de l’évolution des Fab Labs au fil des ans, d’une appréhension assez techno dans les années 2000 à une lecture plus urbaine, sociale et contextuelle aujourd’hui (« Une recherche-action participative au sein de deux Fab Labs éducatifs de Molenbeek-Saint-Jean » (Lionel Herinckx).

En ce qui concerne le LET, Guillaume Duranel, Michael Fenker et Jodelle Zetlaoui-Léger ont invité tout le groupe à venir découvrir le module en bois conçu dans le cadre du partenariat d’innovation Toits temporaires urbains (TTU) sur le site de Bercy Encore. Sur place, ils ont présenté à trois voix cette recherche menée avec de nombreux partenaires et sa « perspective risquée et stimulante pour la recherche architecturale et urbaine ». Cette présentation se déroulait devant (et avec) leurs confrères et consœurs, mais aussi devant (et avec) la directrice du programme TTU. Car l’échange lui-même faisait partie intégrante du protocole d’enquête, incarnant cette façon si contemporaine d’hybrider les questions, les évaluations et les analyses.

Photo : Jodelle Zetlaoui-Léger