"Les deux grandes catégories de financement de la restauration sont les aides publiques (les subventions et les défiscalisations) et les recettes privées issues des financements participatifs (crowdfunding), des aides ou des prix de la part des associations nationales ou internationales (Europa Nostra, Vieilles maisons françaises, etc.). En matière d’aides publiques, l’État finance à travers ses DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles) entre 20% et 50% du prix des travaux nécessaires aux Monuments historiques, les autres coûts étant susceptibles d’être défiscalisés au moment du calcul des montants imposables. La défiscalisation est une liberté donnée par l’État d’orienter ses impôts (de 66 % à 75 % pour les particuliers). Il y a également en France une structure parapublique, la Fondation du patrimoine, créée en 1996 sur le modèle du National Trust en Grande Bretagne. Elles est censée seconder l’État dans la gestion du patrimoine mineur et donc mandatée à délivrer un label propre qui permet la défiscalisation d’une partie des travaux, avantage réservé auparavant aux monuments inscrits et classés, privés et publics, dont les travaux sont pris habituellement en charge par les DRAC. Alimentée par des ressources publiques (les héritages en déshérence), elle organise aussi des collectes participatives et encourage le mécénat de compétences. Enfin, elle devient un acteur majeur du financement alternatif, à l’occasion de la mise en place du Loto du patrimoine, dont elle profite pour augmenter son rayon d’action, en passant du milieu rural aux centres villes et du patrimoine non-protégé à celui protégé et parfois même en propriété publique…"