Urbanisme participatif

in CASILLO I. avec BARBIER R., BLONDIAUX L., CHATEAURAYNAUD F., FOURNIAU J-M., LEFEBVRE R., NEVEU C. et SALLES D. (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, Paris, Groupement d’Intérêt Scientifique Participation du public, décision, démocratie participative, 2013, ISSN : 2268-5863.

L’implication des habitants dans l’élaboration de documents réglementaires d’urbanisme ou la réalisation de projets d’aménagement, met en jeu différentes variables et situations qu’il convient à chaque fois de clarifier pour apprécier la portée de l’expression utilisée. Les démarches entreprises peuvent concerner la définition de principes d’aménagement (en termes de processus et de contenu) ou les décisions qui leur sont relatives. Elles résultent d’initiatives habitantes (bottom up) ou organisées par des autorités juridiquement compétentes (top down). Elles sous-tendent divers dispositifs d’inclusion des populations, soit larges et ouverts, basés sur des candidatures spontanées ou un tirage au sort, ou plus fermés avec une désignation de représentants par l’organisation en charge de l’action.

Les moments où les habitants interviennent dans le processus de projet sont également à considérer pour qualifier les pratiques : tardifs, en réaction à des solutions produites par d’autres, ou en amont, dans une dynamique de co-construction de celles-ci. En fonction des modalités que prendront ces facteurs, on pourra trouver derrière l’expression d’urbanisme participatif des démarches s’apparentant à de l’information ou de la communication, à de la consultation, de la concertation, de la coproduction, de la codécision voire de l’autopromotion ou de l’autogestion. Le principe d’un urbanisme participatif a donné lieu depuis les années 1960 à une diversité de théories et de pratiques ayant fait émerger des concepts ou des notions liés aux contextes politiques, juridiques et culturels dans lesquels elles se sont développées. Ces approches se sont structurées dans le cadre général de réflexions sur la démocratisation de l’action publique, avec toutefois des aspects qui leur sont propres et reflètent une évolution de la pensée sur la transformation des espaces habités. Les différentes acceptions auxquelles renvoie l’urbanisme participatif sont donc à examiner eu égard aux paradigmes qui ont fait référence dans ce champ.