L’exercice de la programmation architecturale et urbaine au prisme de la participation citoyenne : Quelles évolutions professionnelles ?

À la croisée de la sociologie de l’architecture, des études urbaines et de la sociologie des groupes professionnels, cette recherche s’inscrit dans la lignée de travaux qui interrogent les transformations des métiers du cadre bâti et aménagé en France. Elle explore les évolutions de l’exercice de la programmation architecturale et urbaine au prisme de l’impératif participatif. Pour saisir ces changements, deux approches ont été mobilisées : une enquête quantitative menée à l’échelle nationale auprès des professionnels de la programmation ; une approche plus qualitative qui combine recueil d’entretiens, observation d’espaces de socialisation professionnelle, analyse d’archives et analyse d’un projet urbain (parc Chapelle Charbon à Paris).

La mise en lumière des principaux changements qu’a connus ce groupe au cours des dernières décennies éclaire sur les facteurs à l’origine du positionnement des professionnels concernant la place des habitants dans les projets et sur ses évolutions. La thèse montre ainsi des pratiques et des représentations différenciées des professionnels de la programmation vis-à-vis de la participation citoyenne qui traduisent plus fondamentalement des approches et des modalités d’exercice variées de leur activité.
Elle contribue également à la compréhension des dynamiques et clivages internes à ce milieu, entre des professionnels de la programmation architecturale – dont l’activité s’était structurée dans les années 1990 autour de la loi sur la Maîtrise d’Ouvrage Publique –, et ceux qui exercent à l’échelle urbaine – dont la quête de reconnaissance cherche à s’appuyer sur d’autres fondements. En effet, les professionnels de la programmation urbaine intervenant dans le champ particulièrement concerné par l’injonction à la participation citoyenne sont plus nombreux à s’en saisir pour conforter une identité professionnelle dans des termes renouvelés. Une partie d’entre eux revendique des compétences et des savoirs basés sur l’ingénierie collaborative. Elle s’inscrit dans des stratégies de démarcation mais aussi de coopération vis-à-vis des autres acteurs de la fabrique urbaine contemporaine : urbanistes, architectes, professionnels de la participation… Cette thèse examine ainsi les dynamiques de (re)positionnement qui se jouent entre ces praticiens et les mécanismes de légitimation des professionnels de la programmation qui contribuent à redessiner les contours de ce groupe.

Le jury était composé par :

Mme Jodelle ZETLAOUI-LÉGER, Professeure, LAVUE-LET, École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette (Directrice de thèse)

M. Charles GADÉA, Professeur, IDHES, Université de Paris Nanterre - Rapporteur
Mme Bénédicte GROSJEAN, Professeure, LACTH, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille (Rapporteure)

M. Olivier CHADOIN, Professeur, PAVE, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux (Examinateur)

M. Jean-Michel FOURNIAU, Directeur de recherche, DEST, Université Gustave Eiffel - (Examinateur)

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