23/10/15 - [DPEA] Séminaire international - L’urbanisme participatif en Europe

thème A : ACTEURS ET METIERS DU PROJET

Coordination : Isabelle Grudet

Intervention de Judith Lemaire

Judith Lemaire est architecte et docteure en histoire de l’art de Paris I La Sorbonne. Sa thèse sur la participation a été primée en France par l’Académie d’Architecture. Elle enseigne le projet et dirige CLARA, centre de recherche de la Faculté d’Architecture « La Cambre-Horta » de l’Université Libre de Bruxelles.

Emergence de l’urbanisme participatif avant 1968

Si les années soixante-dix et la fin du 20e siècle montrent une intense pratique participative en architecture et urbanisme, aucun ouvrage n’en pose l’origine au tournant du 19e et du 20e siècle. Avec l’urbanisme, des pratiques et des écrits mobilisent la participation des citoyens, notamment ceux de Patrick Geddes et de filiations d’architectes participationnistes, des membres du Team Ten à L. Kroll. S’appuyant sur la figure inaugurale de Geddes, l’intervention décline la « grammaire » de la participation en architecture et urbanisme. A partir d’une réflexion sur ses outils, ses acteurs et ses formes, se dégagent alors des figures d’architectes et urbanistes « participationnistes ». A côté de maîtres, tel Le Corbusier qui s’exclame « participation ! » dès 1932, l’intervention conduit vers des pédagogues comme L. Kahn interrogeant les citoyens du new deal « Why city planning is your responsability »…ou G. De Carlo qui rallie à l’esthétique brutaliste les participants à la construction d’un village italien. L’horizon de la participation éclaire l’histoire de l’architecture afin de mieux saisir comment, du CIAM de 1947 au Team Ten, deux voies se séparent, l’une vers le processus participatif et l’autre vers l’objet architectural. Cette « grammaire » jette un regard nouveau sur l’engouement participatif d’aujourd’hui et précise le flou qui entoure le terme « participation ». Le point de vue des architectes et des urbanistes enrichit la question du rôle social et politique ainsi que le débat sur l’esthétique architecturale.

Voir les références bibliographiques proposées par chacun des intervenants sur le site du DPEA.