Entre ville, art et politique

Comment les figures professionnelles de l’architecte construisent-elles une légitimité d’action ?

Séminaire Lieux et enjeux du CRH-UMR Lavue « Légitimités professionnelles à l’épreuve des mutations urbaines », Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine, 18 novembre 2014.

Cette communication revient sur comment les problèmes de légitimité participent à la manière dont
des collectifs d’architectes proposent une participation des habitants à la fabrication de la ville.

Dans
les années 90, émerge conjointement des modalités nouvelles d’intervention chez les architectes
sous le terme de « collectifs » et des activités professionnelles singulières. S’inscrivant dans une
histoire de l’architecture fortement marquée par les années 70 avec les luttes urbaines et la réforme
de l’enseignement de l’architecture à l’Ecole des Beaux‐arts, des architectes initient des actions
pédagogiques, participatives et artistiques en vue de favoriser une plus grande implication des
habitants dans les projets d’aménagement. Très souvent organisés en associations, ils développent
une idéologie professionnelle sur laquelle nous revenons ici afin de comprendre les enjeux de
légitimité qu’elle recouvre, notamment à travers la revendication d’associer les habitants au travail
architectural et urbain.
Notre propos cherche à montrer comment ils infléchissent la démocratisation
de l’architecture vers ce qui a été appelé la « démocratie culturelle ». Depuis les années 90, cette
dernière a fait l’objet de travaux de recherche analysant la façon dont les pratiques culturelles des
publics sont incluses dans des actions de démocratisation de l’accès à la culture, notamment par la
reconnaissance de la « diversité » culturelle portée par les populations.