29/10/13 - Appel à communications - La gestion des espaces bâtis et aménagés à l’heure du développement durable : pratiques, évolutions, enjeux

Rencontres Ramau 2014 - 13 et 14 octobre 2014 - Paris

Après des journées consacrées aux « métiers de l’architecture et de l’urbanisme à l’épreuve de l’implication des habitants et usagers » en 2012 et aux « savoirs et modèles de l’urbanisme et de l’architecture durables » en 2013, l’objectif de ces rencontres Ramau 2014 est de réfléchir aux rapports qu’entretiennent durabilité et « gestion » dans le champ de l’aménagement urbain et de l’architecture. La prise en compte du développement durable dans les opérations architecturales, urbaines et paysagères semble en effet accroître la préoccupation pour les logiques de gestion dans les processus de projet.

Les domaines traditionnellement dévolus à la gestion comme les budgets (investissements, consommations) ou les rapports locatifs ou résidentiels se complexifient en raison d’un intérêt accru accordé à l’environnement. Parallèlement, s’opère un glissement vers de nouveaux enjeux, notamment celui d’appréhender la pertinence des projets dans une perspective d’ajustement répétés in situ entre les attentes des destinataires et les services rendus par le cadre bâti ou aménagé. Ces préoccupations conduisent à un questionnement accru concernant la « performance », la « rentabilité » ou encore la « pertinence » des projets. La manière de penser les figures des « habitants », « usagers » ou « utilisateurs finaux », de les convier pour donner avis ou co-construire des projets, devient un enjeu majeur pour les acteurs patentés. Dans ce contexte, comment évoluent les compétences, les métiers, les pratiques ou l’organisation des systèmes d’acteurs ? Comment sont associés utilisateurs et gestionnaires ? Qu’en est-il de l’anticipation de la gestion des divers dispositifs spatiaux et techniques lors du projet (de construction neuve ou de rénovation), notamment lors de la conception ? Comment est organisée la gestion après la livraison des bâtiments et des autres espaces aménagés ? Des évaluations des dispositifs sont-elles mises en place et comment ?

Travailler sur les savoirs et les pratiques gestionnaires dans le champ de l’aménagement et de l’architecture, tout en se centrant sur la question de la durabilité, oblige à croiser différents champs de recherche. C’est aussi un des objectifs de cette journée que de faire dialoguer des secteurs de recherche assez isolés les uns des autres malgré des terrains communs. On pense notamment à celui des travaux sur la participation dans le domaine de l’aménagement architectural et urbain (Bacqué et Sintomer, 2011 ; Gardesse, 2011 ; Zetlaoui, 2013, Ramau, 2013). Ou encore à celui des recherches centrées sur la question de l’énergie (Renauld, 2012), notamment celles produites par des sociologues ou des anthropologues (Brisepierre, 2011 ; Subrémon, 2009) ou consacrées aux acteurs (Roudil, 2007 ; Souami, 2008) et aux processus (Grudet, 2012-14). Ou enfin les travaux consacrés à la politique de la ville à propos de la « gestion urbaine de proximité » et de ses acteurs (Bonetti, 1995 ; Lelévrier, 2002 ; Bacqué, Rey, Sintomer, 2005) [1].

A partir des outils des sciences de la gestion, nous concernent aussi les analyses portant sur le management des projets ou le montage de projets urbains complexes (Arab, 2007). Ces travaux se sont focalisés sur les organisations de projet et la gestion des processus de fabrication des aménagements. On trouve aussi des travaux sur les activités de gestion par lesquelles une organisation assure que ses bâtiments, ses équipements, ses services soutiennent ses opérations-clés. Elle est essentiellement développée dans les pays anglo-saxons (Alexander, 2012 ; Dale, Burrell, 2007). En France, plusieurs auteurs ont souligné l’insuffisance des travaux sur la gestion des bâtiments en relation aux finalités et objectifs des organisations destinatrices des projets architecturaux (Chanlat, 1990 ; Fenker, 2003). Lors de rencontres consacrées au Facilities Management (Ramau, 2008), l’idée que les projets architecturaux et urbains devaient « tenir compte d’une focalisation croissante sur l’efficacité de l’ouvrage, sur les services qui en sont attendus et les conditions de son utilisation, sur les utilisateurs » avait été soulignée. Des questions globales étaient alors posées sur la recherche de l’amélioration de l’utilisation des ressources et sur la prise en compte des « utilisateurs finaux » aux différentes étapes des processus de projets, notamment au moment de la conception [2].

Ouvertes à ces différents domaines et inscrites dans des disciplines variées comme l’aménagement, l’architecture, l’environnement, la sociologie, l’économie, les sciences politiques, les sciences de la gestion, l’anthropologie etc., les propositions de communications devront être centrées sur les axes suivants qui coïncident avec les centres d’intérêt du réseau Ramau.

Propositions de communications à déposer jusqu’au 29 octobre 2013

Notes

[1On peut considérer que ce « dispositif administratif et technique visant à améliorer le cadre de vie d’un quartier » (Roche, 2013) est susceptible de jouer un rôle dans la durabilité des opérations (O’Zoux, Victor, 2012).

[2Cette question avait au préalable fait l’objet d’un séminaire interne du réseau : « Concevoir, gérer, utiliser : de nouvelles interactions ? », Paris, 20 octobre 2005. Sur les transformations du secteur de la construction et la notion de service, voir Carassus, 2003.