L’association des acteurs, usagers, habitants, des concernés dans les projets d’éco-quartiers

in Contribution scientifique et technique sur la notion d’appropriation dans les opérations d’aménagements urbains durables, Union Sociale de l’Habitat-MEDDTL/AD4-CDC, 2012, pp. 50-59.

La notion d’appropriation de l’espace a émergé au début des années 50 pour replacer l’homme
au cœur des réflexions sur la production des espaces urbains. Si la pensée moderniste qui a
guidé les grandes transformations urbanistiques du XXe s. se voulait humaniste car elle avait
pour ambition d’améliorer les conditions de vie des individus, et en particulier des plus modestes,
elle ne les considérait pas comme des « sujets agissants ». Elle opérait une séparation nette
entre professionnels de l’aménagement du cadre bâti et habitants en considérant les premiers
comme étant les seuls à avoir les compétences pour penser et concevoir la ville, et les seconds
comme des occupants devant s’adapter aux équipements et logements mis à leur disposition.
Elle avait tendance à circonscrire le projet dans le temps et dans l’espace en le limitant à une
intervention technique portant sur un périmètre prédéfini et s’achevant avec la mise en service
des aménagements.

Le recours à la notion d’appropriation par des philosophes, psychologues, sociologues et
architectes à partir des années 60 a témoigné d’une volonté de considérer l’individu, l’habitant,
non plus seulement comme un destinataire des espaces aménagés mais comme un acteur à
part entière du système de production spatial, à la fois « bricoleur » transformant au quotidien
matériellement et symboliquement son cadre de vie et citoyen ayant le droit de s’exprimer sur
la façon dont il souhaite habiter.

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